
Nathalie Debaillie : quand l’État échoue à protéger une femme en danger
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Une femme alerte, l’État reste sourd
En mai 2019, Nathalie Debaillie, cadre bancaire à Lille, est enlevée sur le parking de son lieu de travail, séquestrée et égorgée par son ex-compagnon, Jérôme Tonneau. Ce drame aurait-il pu être évité ? Nathalie avait pourtant alerté la police à plusieurs reprises, sans que des mesures de protection efficaces ne soient prises.
Des alertes ignorées
Entre février et mai 2019, Nathalie dépose trois mains courantes et une plainte pour harcèlement et menaces de mort. Malgré des preuves tangibles, dont des messages menaçants et des photos de pierre tombale, ses signalements ne sont ni enregistrés ni transmis au parquet. Pendant ce temps, son ex-compagnon, déjà connu pour des faits d’escroquerie et d’incendie criminel, continue de la harceler en toute impunité.
Un féminicide évitable
Le 27 mai 2019, Nathalie est enlevée par des complices de son ex-compagnon, puis assassinée. En juillet 2024, Jérôme Tonneau est condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Mais la responsabilité de l’État dans cette tragédie est également pointée du doigt.
L’État reconnu coupable de faute lourde
Le 4 juin 2025, la première chambre civile du tribunal de Paris condamne l’État pour faute lourde, reconnaissant un “dysfonctionnement traduisant l’inaptitude du service public de la justice à remplir la mission qui lui était confiée”. L’État est condamné à verser 27 000 euros de préjudice moral à la famille de Nathalie : 10 000 euros à chacun de ses deux enfants, 4 000 euros à son frère et 3 000 euros à son ex-mari.
Un signal fort pour les victimes
Cette condamnation, bien que rare, envoie un message clair : l’inaction des institutions face aux violences conjugales peut avoir des conséquences tragiques. Elle souligne la nécessité d’une prise en charge sérieuse et immédiate des plaintes pour violences faites aux femmes.
Ne jamais banaliser les signaux d’alerte
L’affaire Nathalie Debaillie rappelle l’importance de prendre au sérieux chaque signalement de violence. Les institutions doivent être formées et réactives pour protéger les victimes. Car derrière chaque plainte ignorée, il y a une vie en danger.